Médicaments dangereux : interdits ou sous surveillance ?

Aujourd’hui, avec les scandales pharmaceutiques et surtout celui lié au médicament Mediator (du Laboratoire Servier), beaucoup de questions se posent quant à la liste des médicaments dangereux. 

Déjà en début d’année, à la demande du Ministère de la Santé, l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des produits de santé publiait une liste de « 77 médicaments sous surveillance ». 
Dans cette liste noire de médicaments dangereux, étaient répertoriées 89 molécules de 12 classes thérapeutiques. 

Depuis, seuls huit médicaments retirés du marché pharmaceutique et 9 autres sont « en cours de ré-évaluation »… 




Problème: parmi ces médicaments, certains sont – en raison de signaux d’alerte évoqués – sous surveillance et pourtant, mis sur le marché ; d’autres par contre, sont dits « suivis de très près », bien que le Plan de Gestion des Risques exige des analyses plus profondes régies par l'Autorisation de Mise sur le Marché. 

Au courant de ce mois, une nouvelle liste de médicaments dangereux a été publiée. 
En cause, 19 médicaments dont entre autres : le Lévothyrox (hormone thyroïdienne), certains immunoglobulines, collyres et sclérosants veineux, le Champix (aide au sevrage tabagique), Alli (aide à la perte de poids), certains antidépresseurs, le Ketum (anti-inflammatoire) … 

Plus encore, à l’heure où des appels à la vaccination contre la grippe est d’actualité, certains vaccins dontPrévenar 13 (contre le pneumocoque), contre l'hépatite B, la grippe saisonnière, le virus grippal A (H1N1), leCervarix et Gardasil (papillomavirus), les psychotropes, les stupéfiants … sont « sous surveillance systématique ».. 

Quels Médicaments risquent d’être retirés du marché ? 

A ce jour, 9 médicaments mis dans le processus de « ré-évaluation », pourraient tout de même être commercialisés malgré les risques d’allergies signalés. 
Il s’agit essentiellement : 

- Tout d’abord, du Trivastal (laboratoire Servier) prescrit au patient atteint de la maladie de Parkinson et leVastarel indiqué pour soigner l’angine de poitrine. Ce médicament risquerait de provoquer une baisse des plaquettes et des syndromes parkinsoniens. 
- Ensuite, le Multaq, prescrit en cas de troubles du rythme cardiaque malgré un risque de lésions hépatiques signalé 
- le Ferrisat et sirops antitussifs à la pholcodine prescrit aux patients en cas de carences en fer 
- les médicaments contenant du nitrofurantoïne (toxicité hépatique et pulmonaire) indiqués pour le traitement d’infections urinaires. 

Soumis à la législation de l’AMM, on retien également les médicaments à base de minocycline, ceux antiacnéiques et antibactériens pouvant provoquer des réactions d'hypersensibilité parfois sévères ; le Nexen (anti-inflammatoire pouvant provoquer des atteintes hépatiques) ; et l’Hexaquine, indiqué pour soigner des crampes pourrait à l’origine de réactions cutanées, allergiques et hépatiques graves) .. pourraient être retirés du marché. 

Liste des médicaments retirés du marché 

Bien que se soit installée une psychose, certains médicaments ont déjà été retirés du marché cette année. 
Il s’agit de : antalgiques à base de dextropropoxyphène (PropofanDi-Antalvic …) retirés le 1er mars; antidiabétiques à base de pioglitazone Actos et Competact – retirés le 11 juillet ; du vasodilatateur Fonzylaneretiré le 17 février l'antiparkinsonien ; les antiparkinsoniens Celance et Lipiocis ( prescrits dans le cadre du traitement des cancers du foie).. 

A venir certains médicaments dits « dangereux » vont se voir retirés du marché à savoir : l'anxiolytique et antihistaminique Mépronizine (10 janvier 2012) ; l'Equanil (début 2012) et dans un futur proche, le Noctran(hypnotique) dès le 27 octobre prochain.. 

Alors, la question qui se pose est de savoir si outre le projet de loi de réforme du système de sécurité sanitaire signé ce jour (29 septembre 2011), quelle est la « vraie » liste des médicaments dangereux ? Doit-on les laisser « sous surveillance » ou alors, tout simplement, par précaution, les retirer du marché en raison des signaux d’alerte lancés .. ? 

Réelle question de santé publique, qui faut-il protéger ? Le plan de gestion des risques, l'information systématique des patients et professionnels de santé ou le respect d’une procédure de réévaluation des risques ?