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Enjeux des NTIC

Les NTIC ! Ces quatre lettres sont les premières de quatre mots devenus fort importants dans notre monde actuel: Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication. Qu'est-ce qu'il y a derrière ces mots «techniques», c'est le cas de le dire? Il y a l'avènement formidable d'une nouvelle manière de communiquer entre nous qui est en train de révolutionner notre monde, rien de moins.
Les médias nous en parlent de plus en plus de diverses façons: c'est la télévision numérique, c'est le câble et le téléphone par fibre optique, ce sont les satellites, etc. La plus spectaculaire illustration de cette révolution est sans doute le réseau Internet.
Pensez donc. Par ce réseau, vous pouvez communiquer instantanément presque n'importe où sur la planète. Le monde entier entre chez vous par l'écran de votre ordinateur. Vous développez une nouvelle façon d'entrer en relation avec lui: on appelle cela le mode interactif. Les jeunes, qui naissent avec un Nintendo dans les mains ou presque, ont ce monde dans le sang.
Cette révolution est si considérable, disent les spécialistes, qu'elle est comparable aux deux autres qui ont profondément marqué l'histoire humaine et ont amené de véritables bonds de civilisations, à savoir l'avènement de l'alphabet et l'avènement de l'imprimerie. Incontestablement, le XXIe siècle sera le siècle des NTIC.
Pour revenir au réseau Internet, de plus en plus de gens, y compris beaucoup d'aînés, s'y abonnent. Ils y trouvent une mine d'informations de tous genres. Ils y découvrent aussi non seulement une manière moderne de faire même leur épicerie et de payer leurs comptes mais aussi de communiquer avec leurs amis de par le monde et même de s'en faire de nouveaux.
On peut déplorer qu'on y trouve bien des choses inutiles et même nuisibles, c'est vrai. Mais au fond, le net est comme le monde: il contient du bon, du moins bon et du pas bon.

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« [...] le développement ces vingt dernières années de la micro-informatique et des nouvelles technologies a profondément modifié nos modes de vie. À tel point que l’on peut se demander s’il est possible aujourd’hui de ne pas avoir de téléphone portable, de ne pas utiliser d’ordinateur ou encore de ne pas se connecter à Internet?
Aucune “technophobie” ou diabolisation de la machine mais juste une interrogation: ces techniques, qui sont notamment promues au nom d’une plus grande liberté et d’une plus grande autonomie, tolèrent-elles la liberté de ne pas s’en servir? À quelle logique obéit l’arrivée massive des ordinateurs dans les foyers? Vise-t-elle l’émancipation des individus, un plus grand confort, une ouverture au monde, ou plus prosaïquement la création et l’investissement de nouveaux marchés? [...]

Les discours dominants sur les nouvelles technologies ­ qu’ils soient politiques, médiatiques ou publicitaires ­ relèvent plus souvent du messianisme et de la croyance béate en un Progrès forcément véhiculé par la machine que d’un examen critique de la réalité. Il suffit d’observer les slogans et les images transmis par la publicité pour s’en convaincre. À côté des souriantes images du "village global" (l’humanité, united colors of Benetton, enfin réconciliée par le portable ou Internet) apparaissent les gros sabots de la propagande et de l’intimidation. Ceux qui n’ont pas encore cédé aux sirènes de la modernité informatique sont représentés comme des ringards, des vieux schnocks, voire les deux à la fois. Pire, une publicité mettant en scène des autodafés d’ordinateurs dépeint explicitement tout réfractaire au clavier comme un héritier des totalitarismes. C’est donc bien à une nouvelle religion, à un culte absolu devant lequel il ne fait bon rechigner, comme l’a brillamment exposé Philippe Breton dans son récent essai (1).

Ce chantage à la modernité ne doit pas nous tromper. Avec les propagateurs des machines, nous ne sommes pas en face de nouveaux humanistes mais de simples marchands. La "société de l’information" que l’on nous vante est avant tout une société du contrôle et de la désinformation. Internet, l’ordinateur ou le portable sont des outils utiles et précieux, mais qui ne vont pas propager l’ouverture, la tolérance et la liberté à travers la planète. N’importe quel utilisateur un peu lucide de ces techniques sait bien qu’elles risquent tout autant de véhiculer l’autisme, la solitude ou le repli sur soi. [...]»

Christian Authier, «L'homme et machine: la lutte finale?», L'Opinion indépendante, 16 mars 2001



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